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░ MAGALI MILIAN & ROMUALD LUYDLIN

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░ TERRITOIRES

MAGALI MILIAN & ROMUALD LUYDLIN

Chorégraphes et interprètes
 

Magali Milian fait ses gammes au conservatoire d’Avignon et au CNDC d’Angers.

Romuald Luydlin se forme en Buto avec Sumako Koseki et auprès de maître Kano en théâtre No.

Ensemble, ils pratiquent l’aïkido et cultivent différentes approches du corps.

​Tous deux chorégraphes et interprètes, ils co-signent petites formes, pièces de groupe, court-métrage, performances, installation sonore, formes concert.

Leur lien avec la musique et le chant se précise lors de la commande DANS LE COLLIMATEUR à DSN Dieppe Scène Nationale. D'abord immergés auprès du collectif belge RED SNIPER (Patrick Codenys, musicien et Kendell Geers, plasticien), ils poursuivent ces chemins de traverse puis engagent une collaboration avec le Centre National de Création Musicale/Albi. Leurs pièces LA TOMBE DU PLONGEUR, CALL ME SAND et DREAM ON, présentées sur des scènes de musiques actuelles, marquent une étape dans la perception de la relation public/plateau. Et au côté du guitariste Marc Sens, ils ouvrent à partir de 2010 un nouveau chapitre, avec REQUIEM notamment, pièce largement diffusée en France et sur de nombreuses scènes internationales — Performance Mix Festival Joyce Soho et Center of Performance Research "Chez Bushwick" / New York,  Studio 303 / Montréal, Festival Fabbrica Europa per le Arti Contemporanee / Florence, Teatro Metastasio / Naples...

Les collaborations avec la rappeuse Casey, le metteur en scène Bruno Geslin, le collectif d'auteurs les Habits Noirs (Caryl Férey, J-B Pouy) et le chorégraphe Alain Buffard jalonnent leurs parcours. Attirés par les nouvelles configurations, ils mettent en place à Paris, Berlin, Toulouse ou Barcelone divers laboratoires de recherche INVESTIGATIONS.

Dans cette dynamique, ils rejoignent avec SPEKIES le programme Européen Modul Danse/EDN et sont Artistes Associés au Théâtre de Nîmes de 2014 à 2016.

Depuis, divers chantiers protéiformes voient le jour avec notamment BLEU, dispositif conçu pour des espaces plus insolites, PIXIES 9CH installation sonore et performance de Valérie Leroux.

De 2019 à 2021, ils se consacrent à une réflexion autour de "l'interrègne", leur permettant d'appréhender deux motifs particuliers : Le motif de la nuit convoqué dans DEVENIR HIBOU (pièce adressée au jeune public) et celui du consentement à la nuit qui prend l'allure d'une incessante respiration dans LA BELLE HUMEUR.

En 2022/2023, ils sont Artistes Associés au Théâtre Molière de Sète, scène nationale archipel de Thau, et ouvrent depuis, aux côtés de Marie Reverdy, dramaturge, et Laurie Bellanca, collaboratrice artistique, un espace de création et de collaboration auprès d'Elise Peroi, plasticienne textile, et Hervé Mazurel, historien des affects et des imaginaires, dans le cadre du projet EMPIRE et ses FIGURES.

A l’échelle d’une Cie conventionnée, elle exploite des espaces scéniques non conventionnels, opère et s’investit activement dans l’élargissement des publics. La Zampa tisse des liens durables, développe une expertise en gestion de projet et collabore étroitement avec ses partenaires (locaux, régionaux, nationaux) pour diffuser, sensibiliser, produire en ouvrant des territoires tant artistiques que géographiques. Cette méthode maintenant assimilée, devient œuvre avec les projets D’UNE MONTAGNE A L’AUTRE (2025-2026) et CEINTURE DE FEU (2027).​

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DEMARCHE ARTISTIQUE

— LA ZAMPA

 

LA ZAMPA développe au fur et à mesure de ses créations une approche continue, ancrée et engagée tant du travail artistique que de celui des pratiques qui le permettent.

Plutôt qu’une succession de projets éphémères, productions ponctuelles et l’enchaînement inévitable de créations isolées soumises au mécanisme de la concurrence, nous privilégions une construction patiente, mettant au premier plan le temps nécessaire des rencontres qu’appellent toujours le geste de création.

Nous apparaît alors une constellation tout autre et l’occasion d’un mouvement sur lequel nous pourrions nous appuyer ; Un engagement persistant et organique se déplaçant le long des paysages traversés, considérant les territoires multiples de nos temps de travail comme autant d'occasions d’invention et de liens possibles allant d’un plateau à une salle des fêtes, d’un dojo à un jardin, d’un festival à une résidence, d’un atelier à une exposition, d’un parcours à une date isolée, d’une lecture à une conversation.

Nous sommes là, passant de l’un à l’autre, cherchant les passerelles. A l’inverse d’une séparation ou d’un arrêt aveugle de nos manières de produire, nous invitons à mettre en dialogue des interlocuteur·ices s’étant peut-être perdus de vue depuis trop longtemps.

 

— Le cadre, moteur de récits et espace de recherche

 

Aux côtés d'une équipe d’interprètes, de technitien.es et de collaborateur·ice·s conscient·es et familier·es des enjeux, LA ZAMPA trace un sillon : celui-ci s‘ancre dans une attention donnée aux processus de création, dans un temps long et par une présence engagée dans les relations aux publics.

En effet, nous avons fait le choix de ralentir le processus de production pour créer dans une temporalité différente, explorant et approfondissant les problématiques comme les pratiques traversées par les pièces.  Faire converger alors une suite de « phases » et de rendez-vous publics mettant en lumière la constellation de collaborations et d’approches que nous avons l’habitude de convoquer mais qui jusqu’ici, restaient dans le « secret » des créations de plateau. Cette attention au geste d’invention n'est pas un repli mais nous permet, au contraire de construire et de développer - une approche modulaire et contextuelle - autrement dit en envisageant les différentes sources (chorégraphiques, littéraires, dramaturgiques) et étapes qui mènent jusqu’au plateau comme autant de rendez-vous publics possibles.

Ce déplacement ne nous semble plus pouvoir être pensé comme une simple alternative « à défaut » mais bien au contraire comme la possibilité de refaire lien, à plusieurs et de plusieurs manières, et d’y trouver un intérêt clair et partagé : celui de la présence qui se tient et se joue avec les contextes qui nous accueillent. Ce faisant, tisser des ponts nous amène toujours à prendre la mesure de ce qui nous entoure. Voilà peut-être un élan qui a motivé les premières intuitions de la Cie, il est l’heure de s’en souvenir plus que jamais et sans métaphore.

Dans ce cadre, le mot territoire se pense au-delà d’une limite administrative. Ce n’est pas un espace de seconde zone, mais se pense dans une proximité des relations dans un périmètre sans cesse redéfini, tant géographique qu’artistique.

Il est un milieu vivant, composé de strates, un espace vécu et il porte comme le corps du danseur les traces de ce qui l’entoure.

Il est la création d’un voisinage qui déplace, se déplie, se modifie et implique un trajet, une mise à distance ou un rapprochement.

Faire territoire serait alors instaurer de nouveaux régimes d’attention.

Nous posons depuis quelques années une question devenue inévitable aujourd’hui : comment penser nos gestes de création autrement ?

 

— Aujourd’hui  

L’angle que nous choisissons tente un ailleurs, basé sur un autre paradigme que celui de la polarisation créant de fait une adversité.

Le corps, cette partie visible de notre présence, n’est pas une valeur ajustable, nous pourrions y ajouter celle du temps, de l’espace, ainsi que l’attention à porter aux relations, aux milieux et aux individus.

Nous pensons notre projet depuis notre parcours, depuis notre approche chorégraphique et les liens grandissant que nous entretenons avec la pensée, le son, la matière, la littérature.

Faire de la « danse » elle-même un lieu d’accueil (d’autres arts, d’autres géographies, d’autres sensibilités, d’autres savoirs et d’autres relations aux publics…).

S’adresser à un auditoire inconnu, rétif, ou curieux, ne pas jouer un rôle, développer des formats différents, investir des espaces non conventionnels, collaborer avec des partenaires nouveaux et imaginer des actions culturelles qui résonnent dans le temps et les lieux, soulève la question de la proximité, presque du corps à corps.

Face à l'énonciation des défis qui sont posés à aujourd'hui, nous choisissons un axe ; celui d’une proximité entre transmission et création, en creusant la question des sols sur lesquels on se meut, les héritages dans les corps et l’approche historique des inconscients…

Rester présent, ne pas s’enfermer dans un système qui semble creuser lui-même à force de résilience, de compromis et de modèles incontournables répétés à l’envi, les conditions de sa fin.

Dès lors, lancer des tentatives, des hypothèses, avancer et agir sur nos réflexions actuelles demande du temps, de l'énergie, du courage même.

Notre démarche (moteur) se trouve dans cette volonté d'inventer et de revisiter des relations entre les œuvres et le public. Articuler, impulser et créer des conditions d‘écoute et des espaces de coexistences ; de pratique en pratique, de récit à récit, de corps à corps, de sensibilités à sensibilité, de préoccupations à préoccupations.

Nous travaillons à la circulation des œuvres et des écritures en pensant leur accueil, leur cadre, leur réception et leur lecture. Et nous faisons le pari d'un « savoir aller vers » reposant sur l'agilité, l'observation, l'interprétation, la médiation et l'expérimentation. 

De nombreuses initiatives émergent pour défendre un modèle culturel plus conscient et plus respectueux des rythmes de la création, des territoires et de notre rapport au public.

Nous nous inscrivons plus que jamais dans ces initiatives où les modes de production, coopération, mutualisation et diffusion opèrent comme de vraies alternatives au mutisme et au démantèlement.

 Il s’agirait peut-être de se tenir entre le grand et le petit, entre le début et la fin et de considérer ce temps et ces espaces de l’intermédiaire comme une possibilité d’écriture.

 

“Nous avons souvent la tête ailleurs. Les éléments matériels de la vie, les forces organiques et concrètes qui nous modèlent, sont négligés comme s’ils n’étaient pas pertinents, voire un peu gênants. Notre existence terrestre est enregistrée, évaluée, commentée et représentée en des termes de plus en plus abstraits. [...] Mais ils sont loin d’être les seules forces à l’œuvre. Je suis de plus en plus attentif à l’emprise de la géographie, des distances et du climat sur mes goûts, mon imagination et mes attentes.”

Tim Winton « Island Home : A landscape memoir »

 

Magali Milian et Romuald Luydlin (la Zampa), chorégraphes de LA ZAMPA en dialogue avec Laurie Bellanca (kom.post / l’Opératrice), dramaturge

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