CEINTURE DE FEU
[Création 2027]

La Ceinture de feu
La ceinture de feu est cet immense arc volcanique qui borde l’océan Pacifique sur 40 000 km. Un espace instable, traversé de failles, de fractures, de zones de pression.
Nous imaginons une création pour trois danseurs – Alex Cauritongo (Équateur), Camilo Sarasa Molina (Colombie) et Joseph Kraft (Californie). Tous trois ont grandi sur ce même territoire géologique. Cette coïncidence heureuse nous conduit à envisager la ceinture de feu comme leur terrain commun, à la fois tellurique et culturel.
Chacun apporte un bagage et porte un héritage chorégraphique propre – danses populaires, traditions ancestrales, cultures pop. De l’Amazonie aux santiags, du rituel au contemporain, il s’agit de convoquer ce qui persiste dans leurs corps et de voir comment ces forces résonnent aujourd’hui.
Dès lors surgissent des questions :
• Entre leurs corps, existe-t-il un accord ?
• Leurs pratiques façonnent-elles leur façon de faire territoire ?
• Les gestes hérités sont-ils de simples vestiges ou des forces encore actives ?
• Au-delà des mémoires : pourquoi ce désir, chez ces jeunes danseurs, de revisiter et réinvestir leur patrimoine physique ? un acte politique ?
• Ces danses peuvent-elles encore être des outils de lien ?
• Et si, derrière cette démarche, se dessinait la volonté de recréer un groupe ?
Fondations vivantes
Aux côtés du géologue Baptiste Lepillier, nous étudions comment ces fondations anciennes sont toujours à l’œuvre.
Son accompagnement nous permet de travailler les danses comme des couches sédimentées. CEINTURE DE FEU s’appuie sur un sous-sol commun, où le domaine des corps se lit par strates.
Chaque geste conserve ses mémoires – physiques, rythmiques, culturelles – tout en étant projeté dans un nouveau territoire : l’espace du plateau et celui des autres corps.
La forme du trio devient un laboratoire de relations et sera interrogée dans toutes ses combinaisons. Addition, accumulation, imbrication, unisson : autant de moteurs d’écriture qui déplacent la pièce d’une folklorisation vers une recherche d’interactions et de jonctions entre langages chorégraphiques.
Une réalité physique et un imaginaire chorégraphique
La géologie donne un contexte au regard, permettant de relier la surface et le sous-sol, les failles visibles et les dynamiques invisibles.
Les mouvements souterrains – massifs ou infimes – deviennent les légendes des corps. Leurs fractures, plis et zones de pression trouvent un écho dans l’écriture chorégraphique : les alignements et saillances, les textures endurées ou soyeuses, les comportements anomaliques, métamorphiques, s’accommodent, se renversent, s’érodent ou se complexifient.
Peu à peu, un lexique émerge : verticalités andines, gestes paysans, ancrages de la country. Des mouvements sautillants, typés, explosent en une danse insatiable. Chaque système de mouvement se sédimente, s’imbrique, crée de l’espace ou s’effeuille. Des rythmes compressifs aux élans verticaux, des cassures qui se transforment aux gestes hérités qui surgissent, tout compose une danse à la fois brute et virtuose.
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Observation et transmission comme processus
L’observation et la transmission placent danseurs et spectateurs dans une zone d’écoute.
Ainsi, au cœur des relations chorégraphiques, se révèle la nécessité de reconnaître la danse qui se donne à voir ainsi que l’effort spectaculaire pour être reconnu. Ce tandem rend tangible l’idée que toute danse donnée à voir porte en elle le désir d’être transmise. Les danseurs oscillent entre deux statuts : porteurs et gardiens d’un patrimoine chorégraphique, témoins des regards portés sur eux et auteurs de danses brutes, créateurs d’un langage neuf.
Chaque action prend place dans un système dansé, conscient.
Chaque geste devient une découverte, un moyen, une ressource : à observer, à transmettre, à partager.
—ÉQUIPE
Chorégraphie Magali Milian, Romuald Luydlin
Collaboratrice artistique Anna Vanneau
Interprétation et musique live Alex Cauritongo, Joseph Kraft et Camilo Sarasa Molina
Musique Benjamin Chaval
Costumes Violette Angé
Lumière Denis Rateau
Création et régie son Valérie Leroux

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Photo Franck Alix

Photo Astra Marina Cabras

Photo Roger Van Vooren
ALEX CAURITONGO | Interprète
Né en 1997 à Riobamba, province de Chimborazo, Alex Cauritongo est un danseur et interprète équatorien.
En 2014, il commence son parcours artistique dans la danse traditionnelle, où il a eu l'occasion de participer à plusieurs tournées nationales et internationales. En 2018, il fonde Pachakamak Danza dans le but de diffuser la culture et la tradition équatoriennes.
En 2020, il commence sa formation professionnelle à l'Université des Arts de Guayaquil, spécialité Arts de la scène (danse).
Il collabore en Équateur avec la compagnie La Revuelta (DGO-MX) et organise la rencontre de danse « Pachas » où il développe différents événements et ateliers artistiques dans les Centres Culturels du pays. Son travail fusionne le rituel et le contemporain, où la danse agit comme un pont entre les mémoires culturelles des Andes et les formes modernes du mouvement. À travers l'hybridation des styles, il explore la manière dont les traditions folkloriques de son territoire natif sont transformées lorsqu'elles sont combinées à des techniques contemporaines. Son approche phénoménologique et auto-ethnographique met en lumière les mémoires du corps, créant une carte sensorielle qui relie le corps, le territoire et l'expérience.
JOSEPH KRAFT | Interprète
Joseph Kraft est né en 1999 dans la petite ville de Santa Rosa, en Californie. Arrivé en France en 2018, il intègre la Classe préparatoire de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, puis y poursuit un cursus de 3 ans. C’est en 2021 lors de l’édition de Camping (CND) aux Subsistances à Lyon qu’il confronte sa pratique à une expérimentation dans le champ de la danse contemporaine, de la performance et du rapport au corps. De cette expérience naît une intense envie de danser et il intègre, en 2021, la formation Extensions, dispensée par La Place de la Danse, CDCN Toulouse. C’est lors de son audition que les deux chorégraphes de La Zampa remarquent sa présence portée par un imaginaire singulier, sa physicalité, sa capacité d'observation et de transposition liée à une conscience des schémas de représentation assez étonnant. Depuis la fin de ses études, il continue à élaborer un parcours artistique et personnel mêlant art plastique, danse et littérature, notamment en tant qu'interprète pour le spectacle Mon théâtre en moi (Cie Desprairies, 2024), traducteur, avec Paolo Viscogliosi, de Dédié à la vie de l'artiste américain Seth Price (éditions Singing, 2025), et peintre-portraitiste dans le cadre du projet de territoire D'une montagne à l'autre de La Zampa. Après EMPIRE (2025), Ceinture de feu (2027) est sa deuxième création avec La Zampa.
CAMILO SARASA MOLINA | Interprète
Camilo Sarasa Molina naît en 1995 dans les montagnes de Colombie. Il grandit au cœur de paysages abruptes remplis de verdure, porté très tôt par une pratique musicale nourrie de traditions populaires et de rigueur classique.
Arrivé en France, il se forme au jonglage dans les Centres Régionaux des Arts du Cirque de Lille et de Cannes, avant de poursuivre son parcours à La Place de la Danse – CDCN de Toulouse Occitanie. Là, il approfondit sa démarche auprès d’artistes comme Maguy Marin, Mark Lorimer, Loïc Touzé, Cie La Zampa. En 2019, il reprend Rope Dance Translation d’Andy de Groat sous la direction de Claudia Triozzi, présenté au Festival d’Automne à Paris. Camilo s'engage ensuite comme interprète et collaborateur auprès de nombreuses compagnies, dans des projets aux esthétiques et trajectoires contrastées : La Belle Humeur (2021), Empire (2025), DUMA (2025–2026), Ceinture de Feu (2027) La Zampa – Magali Milian & Romuald Luydlin, La Chevaleresse Angel·ey (2026) Cie Nana Movement – Angelica Ardiot, La Flûte Enchantée (2021), R·onde·S (2024) Cie Dernière Minute – Pierre Rigal, Se Faire un Présent (2023), Intervalle (2024) Cie La Cavale – Julie Coutant & Éric Fessenmeyer.
BENJAMIN CHAVAL | Batteur, compositeur, créateur sonore
Benjamin Chaval travaille dans le spectacle vivant, parfois sur scène parfois en régie, parfois à la maison, il crée de la musique parfois pour les films, il aime produire des disques, les mixer.
Il fait tout ça avec beaucoup de plaisir et de passion.
Dans sa pratique, il utilise n’importe quelle source comme matériau de base, il s’efforce en général d’extraire les informations harmolodiques et rythmiques des différents documents qu’il trouve sensibles et qui sont à sa portée ; ils vont de l’ouverture d’un rideau de fer, en passant par une machine à laver, le chant d’un passant, ou alors aller rechercher dans une synthèse digitale des artefacts cachés, il y a des esprits partout et ça ne s’arrête pas aux mondes numériques.
Benjamin Chaval à une approche artisanale du son en général et de la musique en particulier, il considère le design sonore comme une étape créative dans l’élaboration des matériaux de base.
Bien qu’ayant une formation musicale cohérente, il n’en oublie pas moins l’empirisme qui lui permet de se recréer face à une figure non-reconnue. L’ordinateur est son allié au même titre qu’un générateur d’enveloppe, qu’un fémur, qu’un tube, qu’un micro, une table de mixage etc…. Farandole de nom : Bargou08, Avalanche Kaito, Lectures Electriques, Alex Liebert, Michel Slomka, Aymerique Detapol, Laurie Bellanca, Scarlette O Hanna, Mohamed Boubidar, La Zampa, Baptiste Brunello, Alvie Bitemo, Yann Lecollaire, Mu, Benoist Bouvot, Fonetic, Anomalie, Laurie Bellanca, Gregory Duby, Thomas Barrière, Arnaud Paquotte, Choukbwa, Loutop...
